Renaud Camus, né le 10 août 1946 à Chamalières, est un écrivain et militant politique français.
Il est notamment l'auteur d'un journal intime, publié chez divers éditeurs depuis les années 1980, et animateur culturel au château de Plieux.
Après avoir été membre du Parti socialiste dans les années 1970-1980, il fonde en 2002 le Parti de l'in-nocence. En popularisant le concept de grand remplacement, il devient influent au sein de l'extrême droite identitaire. En 2015, il rejoint le parti Souveraineté, identité et libertés. Il est candidat aux élections européennes de 2014 puis de 2019, désavouant toutefois la liste qu'il mène peu avant ce dernier scrutin.
Il est accusé d'antisémitisme en 2000 dans le cadre de l'« affaire Camus », puis en 2017 par Yann Moix. En 2014, il est condamné pour provocation à la haine et à la violence contre les musulmans.
Il est notamment l'auteur d'un journal intime, publié chez divers éditeurs depuis les années 1980, et animateur culturel au château de Plieux.
Après avoir été membre du Parti socialiste dans les années 1970-1980, il fonde en 2002 le Parti de l'in-nocence. En popularisant le concept de grand remplacement, il devient influent au sein de l'extrême droite identitaire. En 2015, il rejoint le parti Souveraineté, identité et libertés. Il est candidat aux élections européennes de 2014 puis de 2019, désavouant toutefois la liste qu'il mène peu avant ce dernier scrutin.
Il est accusé d'antisémitisme en 2000 dans le cadre de l'« affaire Camus », puis en 2017 par Yann Moix. En 2014, il est condamné pour provocation à la haine et à la violence contre les musulmans.

ASIN : B0788YKXBN
Éditeur : Chez l'auteur (30 décembre 2017)
Langue : : Français
Broché : 278 pages
ISBN-13 : 979-1091681452
Poids de l'article : 360 g
Dimensions : 12.7 x 1.6 x 20.32 cm
Meilleure évaluation de France Amazon
Johan Rivalland
Anticonformiste et caustique
Commenté en France le 29 septembre 2009
J'ai beaucoup aimé la lecture de " La grande déculturation ", de Renaud Camus, à l'occasion de laquelle j'ai découvert cet auteur particulier, dont je m'étais promis de lire d'autres ouvrages. Avec "La dictature de la petite bourgeoisie", livre antérieur au titre provocateur, sous forme d'entretien avec Marc de Saune, ce dernier s'emploie à pousser Renaud Camus à préciser et approfondir ses thèmes de prédilection, tout en jouant "l'avocat du diable", en tentant de le mettre face à ses apparentes contradictions ou excès.
La dictature de la petite bourgeoisie serait cette situation sournoise qui nous conduit tous à sombrer dans un "soi-mêmisme" collectif, entretenu en premier lieu par la complaisance de ceux qui nous gouvernent, qui veulent à tout prix nous montrer qu'ils sont comme nous et cèdent plus facilement à ce que d'autres nomment "la pensée unique" ou au divertissement qu'à la remise en cause de la superficialité ; mais aussi des journalistes, sociologues, enseignants, hommes de spectacle ou intellectuels en tous genres, tous formant désormais une sorte de classe unique avec le reste du peuple.
Nul besoin d'adhérer à cette analyse sous forme de classes (en réalité lecture "à l'envers" de Marx ou de Bourdieu, pour reprendre l'idée originale de l'auteur) pour comprendre ce que Renaud Camus veut dire.
Il y oppose la culture patrimoniale, qui se détache de l'origine de l'individu sans la renier pour autant, constituant un cheminement, la transmission des valeurs étant quelque chose d'exigeant, renvoyant à sa "propre responsabilité de vivant" (notion d'héritage), la culture de "l'in-nocence", à une autre désormais centrée sur le "soi-mêmisme", le refus de la culture extérieure ou "imposée", ainsi que sur un "décryptage" permanent de l'actualité, autour de laquelle toute culture est maintenant centrée (les programmes de France Culture, tels que définis par Laure Adler, en étant un reflet manifeste). Une absence d'ailleurs, tout étant réduit à l'instant et au semblable (vs l'étranger), "passé et futur ne servant qu'à expliquer le présent, à "décrypter" l'actualité".
La dictature de la petite bourgeoisie serait donc une dictature sociale, intellectuelle, idéologique et culturelle, avant même que d'être économique ou politique, les paillettes et la jet-set se mêlant plus volontiers, comme on le voit bien aujourd'hui, à ces sphères d'influence, au détriment de toute profondeur, les arts "mineurs" prenant le dessus sur les arts dits "majeurs", opposition aujourd'hui niée et que l'auteur entend défendre (même si je le trouve, personnellement, un peu trop intransigeant, voire par moments intolérant, par sa trop grande exigence et son excès de formalisme).
La critique porte, finalement, ici sur cette tendance profonde "horizontalisante et antiverticale, antihéréditaire, présentéiste à tout crin", qui combat "la culture comme aristocratie, l'hérédité et l'héritage, le patrimoine, la culture patrimoniale" et pour laquelle il n'existe plus de sens de l'honneur, de la politesse, de la courtoisie et de la discrétion, ou de respect de sa parole, le paraître étant tout entier du côté de l'ostentation, l'esbroufe et la dévaluation du langage ou de la parole (on pourra aussi se référer, dans un autre genre, à " La tyrannie de l'impudeur " d'Ivan Rioufol).
Sans oublier l'éducation, thème cher à l'auteur (et il est vrai fondamental), celui-ci haranguant les professeurs se conformant aux idéaux ambiants, ceux qui "adoptant un certain relâchement de langage, de tenue vestimentaire et d'attitude sociale", préférant "l'inégal accès à l'égalité" à "l'égal accès à l'inégalité", où toute la place reviendrait au mérite et où tous les moyens seraient employés pour aider ceux qui veulent vraiment réussir, par leurs capacités et leur travail, parviennent à entraîner tout le monde vers la médiocrité, même les classes les plus aisées ou surtout celles autrefois les mieux éduquées et les plus cultivées.
Un livre qui, malgré le caractère souvent excessif des analyses, contient beaucoup de vrai. Un anticonformisme qui rassure, face aux risques de l'uniformité de pensée et à l'unanimisme ambiant. Une dénonciation d'un monde des apparences fait de paillettes et de bonne conscience, une "société du sympa" où la facilité et les bons sentiments, étroitement encadrés par des " hordes d'intellectuels organiques qui se chargent de nier toute hérédité et toute pensée antipathique" règnent en maîtres au détriment de la rigueur, le sens de l'effort et la transmission des connaissances ou de la mémoire, conduisant à une sorte de mort de la culture au profit d'une "culture jeune, culture de banlieue, culture d'entreprise, etc.".
Caustique, mais signal d'alarme néanmoins tout à fait salutaire.
Johan Rivalland
Anticonformiste et caustique
Commenté en France le 29 septembre 2009
J'ai beaucoup aimé la lecture de " La grande déculturation ", de Renaud Camus, à l'occasion de laquelle j'ai découvert cet auteur particulier, dont je m'étais promis de lire d'autres ouvrages. Avec "La dictature de la petite bourgeoisie", livre antérieur au titre provocateur, sous forme d'entretien avec Marc de Saune, ce dernier s'emploie à pousser Renaud Camus à préciser et approfondir ses thèmes de prédilection, tout en jouant "l'avocat du diable", en tentant de le mettre face à ses apparentes contradictions ou excès.
La dictature de la petite bourgeoisie serait cette situation sournoise qui nous conduit tous à sombrer dans un "soi-mêmisme" collectif, entretenu en premier lieu par la complaisance de ceux qui nous gouvernent, qui veulent à tout prix nous montrer qu'ils sont comme nous et cèdent plus facilement à ce que d'autres nomment "la pensée unique" ou au divertissement qu'à la remise en cause de la superficialité ; mais aussi des journalistes, sociologues, enseignants, hommes de spectacle ou intellectuels en tous genres, tous formant désormais une sorte de classe unique avec le reste du peuple.
Nul besoin d'adhérer à cette analyse sous forme de classes (en réalité lecture "à l'envers" de Marx ou de Bourdieu, pour reprendre l'idée originale de l'auteur) pour comprendre ce que Renaud Camus veut dire.
Il y oppose la culture patrimoniale, qui se détache de l'origine de l'individu sans la renier pour autant, constituant un cheminement, la transmission des valeurs étant quelque chose d'exigeant, renvoyant à sa "propre responsabilité de vivant" (notion d'héritage), la culture de "l'in-nocence", à une autre désormais centrée sur le "soi-mêmisme", le refus de la culture extérieure ou "imposée", ainsi que sur un "décryptage" permanent de l'actualité, autour de laquelle toute culture est maintenant centrée (les programmes de France Culture, tels que définis par Laure Adler, en étant un reflet manifeste). Une absence d'ailleurs, tout étant réduit à l'instant et au semblable (vs l'étranger), "passé et futur ne servant qu'à expliquer le présent, à "décrypter" l'actualité".
La dictature de la petite bourgeoisie serait donc une dictature sociale, intellectuelle, idéologique et culturelle, avant même que d'être économique ou politique, les paillettes et la jet-set se mêlant plus volontiers, comme on le voit bien aujourd'hui, à ces sphères d'influence, au détriment de toute profondeur, les arts "mineurs" prenant le dessus sur les arts dits "majeurs", opposition aujourd'hui niée et que l'auteur entend défendre (même si je le trouve, personnellement, un peu trop intransigeant, voire par moments intolérant, par sa trop grande exigence et son excès de formalisme).
La critique porte, finalement, ici sur cette tendance profonde "horizontalisante et antiverticale, antihéréditaire, présentéiste à tout crin", qui combat "la culture comme aristocratie, l'hérédité et l'héritage, le patrimoine, la culture patrimoniale" et pour laquelle il n'existe plus de sens de l'honneur, de la politesse, de la courtoisie et de la discrétion, ou de respect de sa parole, le paraître étant tout entier du côté de l'ostentation, l'esbroufe et la dévaluation du langage ou de la parole (on pourra aussi se référer, dans un autre genre, à " La tyrannie de l'impudeur " d'Ivan Rioufol).
Sans oublier l'éducation, thème cher à l'auteur (et il est vrai fondamental), celui-ci haranguant les professeurs se conformant aux idéaux ambiants, ceux qui "adoptant un certain relâchement de langage, de tenue vestimentaire et d'attitude sociale", préférant "l'inégal accès à l'égalité" à "l'égal accès à l'inégalité", où toute la place reviendrait au mérite et où tous les moyens seraient employés pour aider ceux qui veulent vraiment réussir, par leurs capacités et leur travail, parviennent à entraîner tout le monde vers la médiocrité, même les classes les plus aisées ou surtout celles autrefois les mieux éduquées et les plus cultivées.
Un livre qui, malgré le caractère souvent excessif des analyses, contient beaucoup de vrai. Un anticonformisme qui rassure, face aux risques de l'uniformité de pensée et à l'unanimisme ambiant. Une dénonciation d'un monde des apparences fait de paillettes et de bonne conscience, une "société du sympa" où la facilité et les bons sentiments, étroitement encadrés par des " hordes d'intellectuels organiques qui se chargent de nier toute hérédité et toute pensée antipathique" règnent en maîtres au détriment de la rigueur, le sens de l'effort et la transmission des connaissances ou de la mémoire, conduisant à une sorte de mort de la culture au profit d'une "culture jeune, culture de banlieue, culture d'entreprise, etc.".
Caustique, mais signal d'alarme néanmoins tout à fait salutaire.